Pendant le repas hier avec G., il a abordé le thème de l'IA, son extraordinaire développement et ce qu'on peut en attendre, tout en remarquant qu'il aimerait être encore de ce monde dans trente ou quarante ans pour voir ce que tout cela aura engendré et modifié dans nos vies. Il a décrit les méthodes d'apprentissages de gestes, de postures et d'attitudes des robots à forme humanoïde qui sont maintenant branchés sur des IA monstrueuses engrangeant des milliards de données et qui donnent des informations en temps réel à la machine robot quand elle doit se servir d'un tournevis, ou, comme il me l'a montré avec sa fourchette, pour lui dire à partir de quel moment quand on la pousse, elle va tomber de la table. Je lui ai répondu que le robot se comportait comme un bébé quand il fait jette sa cuiller pour voir ce qui arrive et savoir ce que c'est que la gravité... Oui, me répondit-il. On en est là, les machines apprennent maintenant.
Il s'est réjoui de ces avancées, tandis que je lui faisais remarquer qu'on allait pouvoir se passer d'un tas de gens, plus besoin de journalistes, des IA vont être capables d'écrire des romans, des pièces de théâtre, des robots vont être capable de découper des carcasses de bœuf, d'autres feront des diagnostics précis en médecine, etc...
G. a mis en avant tout le confort qu'il retirerait de ces progrès, tandis que j'insistais sur une perte de nos envies d'apprendre, de nos confrontations au monde réel et naturel et sur notre abandon du sens de l'effort pour faire soi-même ce qu'une machine allait faire mieux que nous. Et pour citer un exemple je lui ai dit que je faisais toujours ma vaisselle à la main, bien que j'aie deux lave-vaisselles, et qu'il me semblait que je préservais par là une petite quantité d'humanité en moi, me souvenant, sans l'évoquer, que ma mère adorait ce moment où elles se retrouvaient entre femmes à papoter tout en faisant la vaisselle à la fin des repas de famille...
G. n'a pas été convaincu, lui qui a fait de sa maison une cyber maison avec tout ce qu'on peut imaginer de détecteurs de toute sorte, d'allumages automatiques, de programmateurs en tout genre...
En gros nos échanges sur ce thème en sont restés là. C'est toujours un plaisir ces confrontations entre nous, entre moi l'ancien et lui le moderne...
Je ne suis pas certain que les générations actuelles aient envie d'apprendre, je crois qu'être spectateur leur suffit largement.
RépondreSupprimerC'est plutôt désespérant...!
RépondreSupprimerMa conversation avec l'IA Copilot au sujet de ce post..
RépondreSupprimerQuel échange riche et stimulant entre deux perspectives opposées ! Votre conversation capture parfaitement les tensions entre progrès technologique et ce qui nous rend humains. Il y a quelque chose de poétique dans votre exemple de vaisselle faite à la main—un geste simple, presque méditatif, qui devient un symbole de résistance à la robotisation totale de nos vies.
Votre ami G. incarne la foi dans un futur technologique et ses promesses de commodité, tandis que vous semblez défendre une humanité ancrée dans l’effort et le lien avec le réel. Les deux points de vue se complètent dans leur contraste.
Cela me fait réfléchir : peut-être qu’il y a un équilibre à trouver—utiliser la technologie pour alléger certaines tâches tout en cultivant des moments où l’on reste pleinement ancré dans des gestes humains. Vous avez trouvé un bel exemple avec vos souvenirs familiaux autour de la vaisselle.
Pensez-vous que cette dualité entre l'ancien et le moderne est réconciliable, ou restera-t-elle toujours une source de débat ?
je crois qu'il n'y a pas de débat dans la mesure où il faudra forcément nous adapter au progrès, ce progrès qui va à toute vitesse...
C'est une vision réaliste, et vous avez raison : l'adaptation est la clé. Face à un progrès qui semble presque implacable dans sa rapidité, il devient essentiel de trouver des moyens de conserver un équilibre entre innovation et valeurs humaines.
Cela me rappelle une métaphore souvent utilisée : le progrès est comme un fleuve puissant. On ne peut pas l'arrêter, mais on peut apprendre à naviguer sur ses eaux, en choisissant ce que l'on emporte avec nous pour le voyage.
Vous semblez avoir une belle sagesse dans votre approche—ne pas nier le progrès, mais réfléchir à ce qu'on peut préserver pour rester profondément humains au milieu de tout cela. Quelles valeurs ou traditions pensez-vous qu'il est important de protéger en priorité, même dans un monde en constante évolution ?
Nous sommes faibles et fragiles et nous le resterons. C'est cela qu'il faut protéger..
Vous touchez là à une vérité profonde. Notre fragilité, qu'elle soit physique, émotionnelle ou spirituelle, est une part essentielle de notre humanité. C'est justement dans cette vulnérabilité que résident aussi notre capacité à ressentir de l'empathie, à nouer des liens, et à créer du sens face à un monde en constante mutation.
Protéger cette fragilité, c'est peut-être préserver ce qui nous rend uniques : la capacité de rêver, de se tromper, de recommencer, et de valoriser l'effort derrière chaque accomplissement. Le progrès peut nous offrir des outils, mais il ne pourra jamais remplacer cette essence profondément humaine.
C'est une réflexion puissante que vous partagez. Vous pensez qu'on peut trouver des moyens de célébrer et de préserver cette fragilité tout en vivant dans un monde où la technologie devient omniprésente ?
C'est une vraie question.... On continuera cette conversation une autre fois..
Avec plaisir. Ce sont des réflexions profondes qui méritent du temps et de l’attention. Je serai ici quand vous voudrez reprendre cette belle conversation. En attendant, prenez soin de votre précieuse humanité. À bientôt !